Friant, Émile

Portrait d’Émile Friant, 1897
Gravure

© Benjamin Sur / Musées d’Angers

Né à Dieuze le 16 avril 1863, Émile Friant est l’élève de Louis-Théodore Devilly (1818-1886) et d’Alexandre Cabanel (1823-1889).

En 1875, le jeune Recouvreur entend parler de lui par Camille Martin (1861-1898), un ami commun.

Friant est alors un artiste qui monte, il expose régulièrement au salon de Nancy à partir de 1878 et au salon des Artistes français à partir de 1882.

Friant a d’autres relations communes avec Recouvreur: Victor Prouvé (1858-1943), Mathias Schiff (1862-1886) ou encore le sculpteur Ernest Bussière (1863-1913) qui partage un atelier à Nancy avec lui. L’une des deux toiles qu’il présente au salon des Artistes français en 1882 représente d’ailleurs Camille Martin et Mathias Schiff.

Mais malgré leurs connaissances communes, et bien que se fréquentant depuis au moins 1888, Recouvreur et Friant ne sont pas proches dans leur jeunesse.

En 1888, lors de son service militaire à Commercy, Ernest Bussière réalise un portrait inachevé de Recouvreur selon la technique de Friant qu’il a vu dans leur atelier commun. Adrien se montre très critique sur le manque de solidité du procédé.

En 1889, suite à la publication de ses travaux sur la chimie des couleurs, Recouvreur et Friant débutent une correspondance technique. C’est Friant qui fait découvrir les travaux de Jehan Georges Vibert (1840-1902) à Recouvreur.

De 1892 à 1893, Émile Friant est attaqué dans plusieurs articles de La Revue des Beaux-arts. La polémique concerne la restauration de certaines peintures du musée des Beaux-arts de Nancy dirigé par Jules Larcher (1849-1920). Friant provoque en duel Henry Hamel (1861-1906), le rédacteur en chef du journal. Bien qu’il évoque auprès de Recouvreur une obligation stupide du duel qui est créée par l’atavisme de chevalerie en France, il réitère le 25 février 1901 avec l’artiste-peintre Gaston Save (1844-1901) qui s’attaque à son tour à Larcher dans des articles publiés par le Journal des Artistes de 1900 à 1901 et dont le rédacteur en chef est encore une fois Henry Hamel. C’est à nouveau la restauration de certaines peintures qui fait polémique.

En 1897, Adrien grave le portrait de Friant d’après une photographie qu’il lui a envoyée. Recouvreur souhaite à l’époque réaliser le portrait à l’eau-forte de plusieurs artistes lorrains: Camille Martin, Charles de Meixmoron de Dombasle (1839-1912) et Victor Prouvé.

En 1922, Friant demande conseil à Recouvreur pour éliminer des champignons sur sa toile La Lionne. Il évoque dans leur correspondance ses problèmes de brevet pendant la guerre : inventeur d’un réservoir increvable pour l’aviation militaire, il se dit victime d’un plagiaire.

Suite à son départ pour Angers, Recouvreur regrettera de n’avoir pas pu suivre la carrière de graveur de Friant.

Émile Friant meurt le 9 juin 1932 à Paris. Adrien Recouvreur participe à la souscription pour l’édition d’une plaque de bronze en sa mémoire.