Henry, Gustave

Gustave Henry
Plaque de verre photographique
© Conservation des Musées de la Meuse

Gustave Henry est né le 26 février 1838 à Lunéville. Dans sa jeunesse, sa famille s’installe sur l’île Maurice pour les affaires de son père. Il y rencontre Adolphe Martial Potémont (1827-1883), peintre et graveur spécialisé dans l’eau-forte, avec qui il se lie d’amitié.

De retour en Lorraine, Gustave Henry rentre à l’école des beaux-arts de Nancy qui est dirigée par le peintre Joseph Louis Leborne (1796-1865). Henry y rencontre Charles François Sellier (1830-1882), Claude-Émile Thiéry (1828-1895) et Charles de Meixmoron de Dombasle (1839-1912).

Vers 1858, il monte sur Paris et rejoint l’atelier du sculpteur Justin-Marie Lequien (1796- 1881) puis celui du peintre et graveur Léon Cogniet (1794-1880). Il aurait collaboré de 1860 à 1865 au Journal Amusant de Charles Philippon (1800-1862) et à la Vie Parisienne de Marcelin (1829-1887) sous divers pseudonymes comme Nemo ou Maurice.

Deux gravures qu’il a réalisé en 1861 illustrent Dombasle: son château, son prieuré, son église d’Henri Lepage (1814-1887) publié en 1862. Il expose six dessins au salon de Nancy cette année-là.

En 1863, il illustre Les hôtelleries du vieux Nancy de Léon Mougenot (1833-1905), extrait du Journal de la société d’archéologie lorraine.

Au début de l’année 1864, il rencontre Eugène Antoine Écosse (1815-1882), un graveur parisien, et lui fournit des dessins pour Le Monde des insectes de Samuel-Henry Berthoud (1804-1891). Henry réalise ses dessins d’après nature au Jardin des Plantes.

Toujours pour Écosse, il illustre La Fée des sables d’Alexandre de Lamothe (1823-1897), publié en 1865. Il fournit aussi à Écosse plusieurs dessins pour la presse comme le journal Le Hanneton en 1866.

En 1871, Gustave Henry travaille avec le dramaturge Auguste Joltrois (1819-1890) pour une version remaniée et illustrée de son ouvrage Les coups de pieds de l’âne paru initialement en 1862. Henry illustre d’autres livres de Joltrois par la suite comme La Question du jour, scène de vie conjugale (1880) ou Le Tic de Maurice (1882).

Dessin de Gustave Henry pour la comédie Le Tic de Maurice
© Benjamin Sur / Archives municipales de Commercy

Fin 1864, Gustave Henry s’installe à Commercy. Il participe au salon de Nancy de 1866 avec vingt eaux-fortes pour le roman La Folle décorée d’Ernest Putégnat (1809-1876), docteur à Lunéville, ainsi que deux dessins: L’église de Commercy et un portrait.

Si le catalogue de 1866 le présente comme élève de Leborne et Thiéry (qui présente de son côté deux eaux-fortes d’après des dessins d’Henry), le catalogue de 1878 le présente cette fois comme un élève des frères Voirin.

Henry est très investi à Commercy. Conseiller municipal de 1873 à 1878, il est aussi ordonnateur des dépenses de l’hospice et membre de la commission d’inspection et d’achat de la bibliothèque municipale. Il vit l’occupation prussienne dont il tire plusieurs dessins.

En plus de ses fonctions d’élu, il est professeur de dessin à l’École normal de 1867 à 1901, au collège pour garçon de 1869 à 1899, à l’École supérieure de jeunes filles de 1889 à 1892 et aux cours municipaux de dessins.

Il est le professeur de dessin de Recouvreur au collège de garçon de Commercy où il lui apprend à dessiner d’après nature. Les deux hommes deviennent amis.

Henry participe au salon de Nancy de 1878 avec cinq aquarelles: Un intérieur, Objets de cuisine, Coin de jardin, effet de neige, Ustensiles de ménage et Le chat. Il visite l’Exposition Universelle de Paris avec Adrien Recouvreur et Martial Potémont où il découvre l’œuvre du peintre espagnol Marià Fortuny (1838-1874).

Le 15 avril 1887, Gustave Henry est nommé dans le sous-comité départemental de l’arrondissement de Commercy crée par le Ministre du Commerce et de l’Industrie pour l’Exposition universelle de 1889. Lors de cette exposition, son enseignement des arts du dessin est récompensé d’une médaille de bronze.

Adrien est proche de la famille de son maître. En 1888, un mariage est prévu entre Adrien et Nelcy, la fille de Gustave Henry, mais elle décède prématurément. En 1890, il accompagne son maître en voyage en Suisse où celui-ci se rend régulièrement en cure et aide Adolphe, l’un des fils de Gustave, à préparer ses examens en pharmacie.

Gustave Henry participe au salon de Nancy de 1890 avec trois cadres contenant sept paysages en aquarelle de Commercy et ses alentours (Euville, Void).

Malade et fatigué, il demande à être en partie déchargé des cours municipaux en novembre 1894. Il visite encore avec Recouvreur l’Exposition universelle de Paris en 1898. Gustave Henry décède le 9 février 1902.

Adrien Recouvreur informe Charles de Meixmoron de Dombasle et Jules Poitte (1860-1929) de son décès. Le Bulletin des sociétés artistiques de l’Est publie le discours de Recouvreur lors de son enterrement en mars 1902.

En mai 1902, Recouvreur publie une notice plus importante sur son maître. Il assiste sa veuve de 1904 à 1905 pour estimer les collections de peintures et de dessins de Gustave Henry avec l’aide de Charles de Meixmoron de Dombasle.

En 1905, il écrit un nouveau texte sur Gustave Henry pour Le Pays Lorrain à la demande de Charles Sadoul (1872-1930).