Prouvé, Victor

Adrien Recouvreur à Victor Prouvé. Portrait du Maître, 1907
Gravure à l’eau-forte
© Conservation des Musées de la Meuse

Émile-Victor Prouvé est né le 13 août 1858 à Nancy. Élève de Louis-Théodore Devilly (1818-1886) et d’Alexandre Cabanel (1823-1889), il participe régulièrement au salon de la Société lorraine des Amis des Arts à Nancy dès 1880 et aux différents salons parisiens dès 1882.

Peintre, sculpteur, graveur, il travaille même le cuir. Membre de l’École de Nancy, il en devient le second président après la mort d’Émile Gallé (1846-1904).

Artiste majeur de la Lorraine, il collabore avec de nombreux artistes comme en 1894 où il expose conjointement avec Camille Martin (1861-1898) au salon de la Société nationale des Beaux-Arts à Paris.

Outre Camille Martin, Recouvreur et Prouvé ont plusieurs amis communs comme Charles de Meixmoron de Dombasle (1839-1912), Paul-Eugène Gœpfert (1849-1932), Émile Friant (1863-1932) ou encore Pol Simon (1880-1922) qui est un grand ami des deux artistes.

En 1896, Adrien Recouvreur contacte Victor Prouvé pour réaliser son portrait à l’eau-forte. Ils se connaissent déjà sans être proches.

Les deux hommes correspondent sporadiquement de 1902 à 1904. C’est Charles de Meixmoron de Dombasle qui fait découvrir à Adrien l’atelier de Victor Prouvé vers 1904. Recouvreur s’y rend plusieurs fois par la suite. Les familles Prouvé et Recouvreur se rencontrent aussi à Commercy où vit Thérèse Moulins (1857-1941), la belle-mère de Prouvé.

Fin janvier 1905, Adrien demande à Prouvé de réaliser une toile pour le plafond de la Caisse d’Épargne de Commercy dont il est l’un des administrateur. Prouvé choisit de représenter les agriculteurs et les ouvriers des carrières proches de Lérouville et d’Euville plutôt qu’une allégorie de l’épargne ou de l’abondance. Il termine sa toile en avril 1906.

Le plafond de la Caisse d’Épargne de Commercy par Victor Prouvé
© Benjamin Sur

Le 23 novembre 1907, Recouvreur écrit sur Prouvé: En art, il a touché à tout avec un égal mérite. Pour lui, il n’y a qu’un art qui relève à l’expression du beau. Il ne fait pas la distinction entre un grand art et un autre, entre l’art des Beaux arts et l’art appliqué à l’industrie. C’est le pionnier génial, le parfait éducateur de la foule.

Fin 1907, Adrien publie un article sur Prouvé dans Les Tendances Nouvelles, une revue artistique créée par l’Angevin Alexis Mérodack-Jeaneau (1873-1919). De peur de l’avoir froissé, il envoie Pol Simon s’enquérir de l’avis de Prouvé: celui-ci a été ravi de son portrait dressé par Recouvreur.

Victor Prouvé tire de ses séjours à Commercy plusieurs gravures à l’eau-forte en 1909: Commercy, Allées d’arbres à Commercy, Tréseaux et Meules de foin à Commercy.

En 1911, il expose deux gravures de Commercy lors de l’exposition de la Société vosgienne d’art: Bords de la Meuse à Commercy et Tilleuls à Commercy.

Victor Prouvé meurt le 15 février 1943 à Sétif.