Adrien prend du retard dans ses études à cause de son hydarthrose qui le force à l’immobilité pendant son stage. Diplômé en octobre 1885, il revient à Commercy et ouvre une officine du nom de Pharmacie Lorraine.
En 1886, plusieurs de ses dessins sont publiées dans la revue Nancy-Artiste. Bien que sa pharmacie l’accapare, il participe au salon de Nancy avec deux aquarelles et un dessin.
En août 1887, un projet d’union avec Nelcy Henry, fille aînée de son maître, est prévue pour l’année suivante mais la jeune fille décède prématurément le 31 mars 1888. Adrien est dévasté.
Sa situation professionnelle lui pèse et ses relations avec ses parents se compliquent. C’est pourtant grâce à ses travaux de chimiste que Adrien se fait connaître du monde artistique avec des études sur les couleurs et leurs compositions chimiques. Il publie plusieurs ouvrages sur le sujet :
1889 : Considérations chimiques sur l’emploi rationnel des couleurs dans la peinture artistique
1890 : Grammaire du peintre, discussion et réglementation du procédé en peinture
1891 : L’harmonie des couleurs
1892 : Les Matériaux de l’aquarelle
Ses travaux lui valent plusieurs articles dans la presse artistique régionale et nationale. Ses recherches sont particulièrement critiques contre les travaux du peintre Jehan Georges Vibert (1840-1902) que le peintre Émile Friant (1863-1932) lui a fait découvrir.
En 1890, Adrien voyage en Suisse avec Gustave Henry. Il en ramène des paysages qu’il expose au salon de Nancy: Souvenir de Birrenlauf et Le Pont sur l’Aar à Brück.
En 1891, il participe au concours régional de Bar-le-Duc (Meuse) avec une nature morte, une scène de genre et un paysage.
Le 2 septembre 1891, il épouse Marie Eugénie Lintz (1860-1939) à Ligny-en-Barrois (Meuse). Le couple s’installe chez les parents de Recouvreur, à Commercy.
Il est présent au salon de la Société Lorraine des amis des arts en 1893 avec une gravure à l’eau-forte du château de Commercy et un nouveau paysage de Suisse: Le lac de Zug. Il fait partie des artistes lorrains illustrant le livre d’or offert à la Russie lors de la manifestation franco-russe à Nancy.
La cohabitation entre Marie et la mère de Recouvreur est difficile. Adrien commence à évoquer l’idée d’arrêter son métier. Le couple déménage en 1894.
Le 9 février 1895, Recouvreur devient membre de la Société d’archéologie et du Comité du Musée lorrain.
Au salon de 1895, il envoie une peinture nommée Une Question difficile. Il travaille sur cette toile depuis 1893, mais insatisfait, la reprend plusieurs fois. L’emplacement du tableau au salon n’est pas à son avantage.
Lors du salon, il se revendique de l’enseignement du pastelliste Charles Louis Gratia (1815-1911) pour qui le couple Recouvreur a posé, ce qui a permis à Adrien d’observer les techniques de Gratia.
En 1896, Recouvreur envoie deux paysages à l’Exposition des Beaux-Arts de Gérardmer (Vosges): Fin d’hiver et La mare aux fées.
En 1897, Adrien vend sa pharmacie et se consacre uniquement à l’art.
En 1898, il présente trois paysages impressionnistes de Commercy au salon de Nancy: Le pommier de Menaufile, La Vieille Meuse à Commercy et La Cardinale (allée des tilleuls), à Commercy.