Adrien multiplie les fonctions honorifiques à Commercy. Membre du comité d’inspection et d’achat des livres de la bibliothèque municipale à partir de 1898, il est aussi le vice-président de la commission de perfectionnement et de surveillance des cours de dessins de la ville à partir de 1901.
En 1898, la marquise Landolfo-Carcano (1831-1924), riche mécène originaire de Commercy, le charge de la construction d’une école de dessin pour les ouvriers. Ce projet lui avait été soumis par Recouvreur qui se préoccupe du manque de formations des ouvriers au dessin.
En 1899, il expose une aquarelle, deux dessins et trois peintures au salon de Nancy: Heure matinale, Le bois de Ville-Issey et Vieux livres.
En 1900, il envoie à nouveau trois peintures: L’Eau forte, En attendant, Bords de Meuse et une gravure à l’eau-forte.
En avril 1901, il fait partie des artistes exposant dans les vitrines de la maison Majorelle à Nancy.
En février 1902, Gustave Henry décède. Adrien, très affecté, publie un discours en sa mémoire dans le Bulletin des sociétés artistiques de l’Est. Il n’envoie cette année là que deux toiles au salon de Nancy: Le saule des Ursulines et La guerre (nature morte).
Adrien adhère à l’École de Nancy. Il obtient les palmes d’officier d’Académie en décembre 1902.
Au salon de 1903, il expose Les Femmes de la Houle (Cancale), une toile particulièrement audacieuse. Adrien se représente dans son atelier en train de peindre un paysage de 1895 qui donne son titre à la toile.
En 1904, il est le vice-président de l’association des anciens élèves du collège normal qui vient d’être créée.
Le 23 février 1904, sa mère décède. Le même jour, la marquise Landolfo-Carcano lui annonce que le projet d’école de dessin est à l’arrêt, faute de terrain. Recouvreur soupçonne l’intervention de la municipalité. Ce projet ne verra pas le jour.
Le 6 mars 1904, il est élu membre du conseil de la Société lorraine des amis des arts. Il publie en 1904 une monographie en trois volumes sur des artistes qu’il a côtoyé à Nancy: En Lorraine. Les artistes de mon temps.
En 1905, il demande à Victor Prouvé (1858-1943) de réaliser une fresque pour le plafond de la Caisse d’Épargne de Commercy dont il est devenu l’un des administrateurs.
La même année, le couple Recouvreur recueille Paulette, une jeune orpheline de trois ans.
Particulièrement productif, Adrien participe aux deux salons artistiques de Nancy de 1905.
Au salon de l’Association des Artistes lorrains, il expose cinq peintures: Avenue des Tilleuls, à Commercy, Une masure, Auvergne, Temps de pluie. Auvergne, Rue de la Treille à Châtel-Guyon et Un vieux puits à Châtel-Guyon. Il s’agit principalement d’études d’Auvergne où il se rend en cure.
Au salon de la Société lorraine des Amis des Arts, il envoie trois autres toiles: La cathédrale de Cahors, Chez les Brayaudes, Les poules de mon voisin.
En 1906, il expose trois nouveaux paysages du Midi au salon de Nancy: Rocamadour, Avant l’orage: impression d’Auvergne et L’Heure de Philosopher. Il expose aussi une gravure à l’eau-forte de son ami Pol Simon (1880-1922), Ce penseur est un gai chansonnier. Pol Simon est un ami commun de Recouvreur et Prouvé. Un de ses poèmes est gravé sur le cartel de L’Heure de Philosopher qui est un paysage de Cahors.
Les paysages du Midi peints par Recouvreur ont une coloration violette-bleue qui divise les critiques.
Marie souffre d’épanchement de synovie, les Recouvreur se rendent régulièrement en cure. En décembre 1906, la santé du couple étant incompatible avec le climat lorrain, Adrien prend la décision de partir vivre à Angers où le climat est réputé plus clément.
Ce départ semble avoir été assez soudain, plusieurs de ses amis ne sont pas au courant.